TVM dans la tourmente



Le directeur sportif et le médecin de l'équipe TVM en garde à vue



Après Festina, TVM. Après l'incompréhension de Richard Virenque et de ses coéquipiers devant les agissements de la justice française, la colère de Jeroen Blijlevens : "La police française cherche des boucs émissaires", s'est emporté le sprinter de la formation néerlandaise, vainqueur de 4 étapes sur le Tour depuis 1995, lorsqu'il a eu vent de la perquisition orchestrée dans son hôtel à 8h30, jeudi 23 juillet, et par le placement en garde à vue de six membres de son équipe, dont le directeur sportif, Cees Priem, et le médecin, Alexander Andrei Mikhalov. "C'est scandaleux. Je ne comprends pas pourquoi les policiers nous ont laissés tranquilles pendant cinq mois et pourquoi ils débarquent soudainement pendant le Tour ", a conclu le coureur néerlandais.
Tout comme Festina, l'équipe TVM a été suspectée après un contrôle des douanes. Le 4 mars, au lendemain du grand prix de Valence, le chauffeur d'une des voitures de la deuxième grande équipe cycliste néerlandaise (avec Rabobank) a été arrêté près de Reims en possession de 104 seringues ou doses d'EPO. L'affaire n'avait pas connu de suites judiciaires immédiates, et l'enquête interne menée par la direction de TVM avait conclu à un "acte de malveillance". Cela n'a pas empêché le chauffeur incriminé (interpellé pour "détention irrégulière de marchandise soumise à justification d'origine et de détention" ) de participer au Tour de France cette année. Jeudi 23 juillet, il était l'un des six membres de l'équipe TVM entendus par la police judiciaire à Pamiers.
La garde à vue de Cees Priem et du médecin russe de TVM a été prolongée de vingt-quatre heures, mais le manager Guido Van Calster a assuré au soir de la curieuse journée de repos de ses coureurs que l'équipe néerlandaise serait bien au départ de l'étape du 24 juillet 1998, entre Tarascon-sur-Ariège et le Cap-d'agde. "Nous ne sommes pas trés heureux de cette situation, mais c'est uniquement un problème entre la justice française et nous", a-t-il simplement déclaré. Quelques heures plus tôt, Jeroen Blijevens et Lars Michaelsen avaient fait part de leur "confiance" pour la suite des événements. Tout juste concédaient-ils un léger tracas : être victimes du contexte créé par la jurisprudence Festina sur ce Tour 98.

Pas de sanction immédiate
Désormais, l'équipe vit dans la crainte d'une exclusion, la même qui avait été prononcée à l'encontre des Festina. le directeur du Tour de France, Jean-Marie Leblanc, l'a rassurée. "j'apprend tout de la presse, et, comme je ne dispose d'aucun élément, il est hors de question pour l'instant de punir l'équipe TVM, expliquait-t-il vendredi 24 juillet dans les colonnes de L'Equipe. D'une part, il apparaît que les faits n'ont rien à voir avec le Tour de France, puisqu'ils remontent à quatre mois (...). Et la décision d'exclure l'équipe Festina n'a été prononcée qu'après les aveux de Bruno Roussel, rendus publics par son avocat."
Dans son édition de vendredi, le Parisien affirme que les inspecteurs de la direction nationale des recherches et enquêtes douanières (DNRED) " ont découvert des produits dopants en perquisitionnant les chambres et les véhicules de leur équipe (TVM)". Selon le quotidien, "il s'agirait d'un produit équivalent à l'EPO".De quoi permettre à la direction du Tour de France de réexaminer le cas TVM.

E.C. (le Monde du samedi 25 juillet 1998).



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