La Fondation Sport Santé s'ajoute à l'arsenal de la lutte antidopage



SI L'EFFICACITÉ de la lutte antidopage se mesurait au nombre d'institutions dévouées à la cause, la situation serait satisfaisante. Depuis trois ans, les institutions se multiplient. En 1997, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) avait allumé la mèche en s'engageant de façon concrète. A l'époque, l'Agence de prévention sportive et de lutte contre le dopage avait été créée pour mobiliser le mouvement sportif de différentes façons : mise en place d'un réseau d'éducateurs spécialisés, organisation d'une journée nationale de lutte contre le dopage, outils spécifiques à la prévention destinés aux jeunes (pin's, vidéo, brochures).

En 1999, la création du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), dont la mise en action a été maintes fois retardée, s'est également inscrite dans cette mouvance. « Mais il fallait absolument différencier les acteurs dans ce domaine et éviter les conflits d'intérêts », souligne Philippe Lamblin, président de la Fédération française d'athlétisme (FFA).

Conséquence : après trois ans d'activité, l'Agence de prévention sportive et de lutte contre le dopage n'est plus. C'est la Fondation Sport Santé qui lui succède. La naissance de cette nouvelle institution, placée sous l'égide de la Fondation de France, a été officialisée, jeudi 6 juillet, à Paris, par Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, Henri Sérandour, président du CNOSF, et Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France.

Dotée d'un budget évolutif d'environ 3 millions de francs - un tiers de cette enveloppe provient du ministère -, la Fondation Sport Santé devrait permettre de mieux coordonner les actions de prévention auprès des jeunes.

RECHERCHE DE MÉCÈNES

Autre objectif : offrir une plus grande transparence aux futurs donateurs. La notoriété de la Fondation de France dans le domaine du mécénat privé devrait ouvrir de nouvelles perspectives de financement. L'un des objectifs de la Fondation Sport Santé sera d'ailleurs d'inciter les partenaires économiques du sport français à soutenir activement la lutte antidopage.

Enfin, un comité de suivi devrait bientôt se constituer pour assurer la liaison et évaluer la complémentarité des différents acteurs de la lutte antidopage. « C'est ensemble que nous gagnerons, a insisté Philippe Lamblin, ou alors, c'est tout seul que nous perdrons. »

Paul Miquel