La Fédération française demande un renforcement des contrôles



DANIEL BAAL, le président de la Fédération française de cyclisme (FFC), vient d'adresser une lettre à Marie-George Buffet, la ministre de la jeunesse et des sports, dans laquelle il souhaite que les contrôles antidopage soient renforcés sur les épreuves cyclistes en France. Il « demande » précisément que soit mise en oeuvre une méthode de recherche des corticoïdes de synthèse développée par le laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).

« A partir du moment où la méthode existe, qu'elle est validée, il faut l'utiliser », fait valoir Daniel Baal, qui, après une réunion, samedi 11 décembre, de son bureau fédéral, où ce sujet était à l'ordre du jour, prône l'entrée en vigueur de cette mesure dès le début de la saison 2000.

Le président de la FCC s'était ému, mi-octobre, auprès de Marie-George Buffet, que les corticoïdes, qui sont utilisés par les cyclistes à des fins dopantes en injection (ils diminuent les phénomènes douloureux et la sensation de fatigue), ne soient plus recherchés lors des analyses, comme cela avait été le cas, pour la première fois, à l'occasion du Tour de France 1999.

Le ministère lui avait adressé, mi-novembre, un document synthétisant les travaux du LNDD sur un certain nombre de substances illicites ( Le Monde du 11 novembre). Ce dernier précisait que la méthode de détection des corticoïdes de synthèse dans les urines était validée. Mais il ajoutait que, compte tenu des possibilités actuelles du laboratoire de Châtenay-Malabry, elle ne pouvait s'appliquer qu'à 2 000 à 3 000 échantillons par an. Donc à un cadre dit préventif, le passage à un volet répressif supposant une généralisation aux 9 000 échantillons traités chaque année par le laboratoire, tous sports confondus.

LA DISSUASION PAR LE HASARD

Daniel Baal ne veut pas entendre parler de recherches à titre préventif. Il réclame au ministère de la jeunesse et des sports une mise en place à des fins répressives. « Le préventif n'aura pas d'effet dissuasif », relève-t-il, estimant qu'il est possible de prendre des échantillons « à titre aléatoire » parmi les 9 000 traités au total par le LNDD. « Le fait d'en prendre quelques-uns de façon aléatoire aura un effet dissuasif fort », assure-t-il.

Les instances nationales du cyclisme ne se déclarent pas, en revanche, intéressées pour l'instant par les possibilités offertes par le LNDD en ce qui concerne la détection des corticoïdes naturels et de l'érythropoïétine (EPO) dans les urines, ou la détection du perfluorocarbone (PFC) dans le sang. « Les méthodes, ici, restent encore à valider », explique Daniel Baal.

Les scientifiques de Châtenay-Malabry ont engagé, depuis début novembre, un programme de validation de leur travaux de recherche des corticoïdes naturels, qu'ils estiment pouvoir boucler au mois de mai 2000. Ils déclarent également possible la mise en application de leur méthode d'identification de la prise d'EPO vers juin 2000.

Philippe Le Coeur