Jo: Une reine déchue



La lessive continue. La gymnaste roumaine Andreea Raducan a été destituée, mardi, de son titre olympique acquis au concours général individuel pour dopage. Le Comité international olympique s'est donc montré intransigeant avec la petite reine des jeux, qui avait glané une autre médaille d'or par équipes et l'argent au saut de cheval, contrôlée positive, dimanche, à la pseudo-éphédrine. L'héritière de Nadia Comaneci, qui vient de fêter ses 17 ans, est la sixième athlète à tomber dans les filets du CIO depuis l'ouverture des jeux. Trois médaillés Bulgares en haltérophilie, un rameur letton et un lanceur de poids bélarusse ont été exclus des Olympiades australiennes après la détection de traces de nandrolone, sans compter l'affaire CJ Hunter, "M.Jones", qui a éclaté au grand jour lundi.
Le CIO a encore prouvé que la lutte contre le dopage n'était pas à deux vitesses. Une médaille d'or ne place pas au-dessus des lois. Andreea Raducan l'a appris à ses dépens qui a été privée de son titre olympique au concours général individuel. "C'est une manifestation, triste pour l'athlète mais évidente de la volonté résolue du mouvement olympique d'éradiquer le dopage", a commenté le directeur général du CIO, François Carrard. La sanction est jugée sévère dans le camp roumain. "Andreea a pris deux comprimés de neuphorène pour soigner un refroidissement. Ils ne sont absolument pas destinés à améliorer les performances" a clamé le président du Comité olympique roumain, Ion Tiriac.

Mais le CIO a suivi le règlement au pied de la lettre. La pseudo-éphédrine, détectée dans le test, n'est pas une substance interdite par la Fédération internationale de gymnastique mais bannie par le CIO. "La présence d'une substance interdite constitue un cas de dopage et entraîne automatiquement la disqualification et la perte de la médaille", a expliqué François Carrard. Cependant la Roumaine n'a pas plié bagages. Le mouvement olympique n'a pas arrêté une décision aussi radicale, estimant que la jeune fille a été la victime de la négligence de son médecin, qui a été, lui, exclu des jeux.

Andreea Raducan conserve par contre sa médaille d'or obtenue au concours général par équipes et celle d'argent au saut de cheval puisqu'elle n'a pas été testée positive à l'issue de ces deux épreuves. Au concours général individuel, l'or revient à une autre Roumaine, Simona Amanar alors que la chinoise Liu Xuan monte sur le podium. Cette affaire de dopage contistue quasiment une première dans le milieu de la gymnastique qui a été jusque-là épargnée.