Cyclisme - Roussel se livre !

L’ancien directeur sportif de Festina sort un livre (Tour de vices) où il raconte comment il est possible d’acheter des victoires d’étape et de la popularité.

Le dopage, succès d’édition ? A l’évidence, le nombre de livres, parus ou à paraître sur le sujet, le laisse entendre. Depuis les révélations de Willy Voët dans Massacres à la chaîne, les témoignages d’anciens coureurs et soigneurs repentis se succèdent. L’affaire Festina, qui avait éclaté en juillet 1998, a largement contribué à ce grand déballage. Bruno Roussel, condamné à 50.000 francs d’amende et à un an de prison avec sursis dans le cadre du procès Festina, livre aujourd’hui un témoignage édifiant et implacable sur les mœurs d’un cyclisme, sérieusement ébranlé lors du dernier Giro.

Dans cet ouvrage, intitulé Tour de vices (parution mercredi 20 juin), l’ancien directeur sportif de Festina raconte comment on vend et on achète des étapes du Tour de France ! Dans son édition datée du 20 juin, Le Monde relate quelques-uns des meilleurs passages du livre. On y apprend qu’en 1997, Richard Virenque aurait offert 100.000 francs à Jan Ullrich pour lui laisser le gain de la fameuse étape de Courchevel. Joint par le quotidien du soir, le Varois nie ces accusations, expliquant qu’il n’est «au courant de rien» et que «au sprint, il n’y a pas photo» entre l’Allemand et lui.

Interrogé sur ses motivations par L’Equipe TV, Bruno Roussel a expliqué qu’il ne voulait régler aucun compte avec Richard Virenque. «Je voudrais que le cyclisme reparte sur de bonnes bases, a-t-il déclaré. Il faut que la lutte antidopage ne soit plus confiée aux instances sportives, dont la vocation est de faire de la prévention et de la formation».

Au lendemain des nouvelles accusations de Willy Voët («en 30 ans, je n’ai jamais connu un vainqueur du Tour non dopé»), après le coup de filet de la brigade des stupéfiants sur le Giro qui a abouti à l’ouverture d’une information judiciaire contre 86 personnes, le front du dopage n’a jamais été aussi brûlant. Lors de l’affaire Festina, on avait parlé de séisme, mais aucun changement de mentalité n’a été observé. La preuve ? Sur le dernier Tour d’Italie, on a parlé de deux nouveaux produits indécelables utilisés par les coureurs : l’HemAssist et du RSR 13, qui posséderaient les mêmes vertus que la célèbre EPO…