Article paru dans "Sport et vie" de mars-avril 98


Une autre façon de s'intéresser au débat consiste à analyser les réactions des différentes fédérations : football, handball, judo, mais aussi cyclisme.
Car on sait mal que les athlètes épinglés à la nandrolone par le laboratoire de Châtenay-Malabry n'étaient pas six, mais sept. Il y avait aussi la cycliste Paolo Pezzo, championne olympique de VTT, qui fut blanchie peu après par la commission antidopage du Comité Olympique Italien sous le principe qu'"avec la nandrolone, il n'y a pas de certitude". Dès l'annonce du résultat positif, l'entourage de la championne avait réagi vigoureusement, notamment son manager, l'ancien professionnel Paolo Rosola. "Une semaine avant Annecy ( lieu du contrôle positif), Paolo avait été contrôlée négative en Belgique, à Houffalize", explique-t-il. "Elle l'était encore une semaine après, en Suisse, lorsqu'elle est devenue championne du monde. Comment se peut-il qu'entre les deux, elle soit subitement devenue positive ?" L'argumentation se tient dans la mesure où les stéroides anabolisants mettent plusieurs jours, voire plusieurs semaines à disparaître. D'ailleurs en fouillant dans les archives, on retrouve un précédent en France. Le 9 avril 1991, le futur champion du monde Laurent Brochard, alors amateur, s'était trouvé positif à la nandrolone à la suite de sa victoire dans le prologue du circuit Franco-Belge. Là aussi, la sanction d'un an de suspension avait été cassée en raison de contrôles négatifs les jours suivants, les 10 et 14 avril.
On remarquera que, pour une fois, les cyclistes jouissent de l'avantage de pratiquer un sport très surveillé.


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