Une affaire de dopage à l'EPO chez des cyclistes amateurs



DEUX COUREURS cyclistes amateurs, sociétaires du Vélo sprint de Narbonne (Aude), un club de 3e division nationale, ont été mis en examen et écroués, jeudi 30 mars à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour utilisation d'EPO (érythropoïetine). Deux autres coureurs amateurs de ce même club ont également été mis en examen, vendredi 31 mars, et laissés en liberté sous contrôle judiciaire.

Cette affaire a débuté le 29 février lors d'un contrôle routier effectué près de Perpignan par des gendarmes auprès de deux cyclistes, dont un a été surpris à s'injecter un produit à l'aide d'une seringue. Ces deux sportifs, âgés d'environ 25 ans, avaient été laissés en liberté et le produit utilisé avait été saisi pour analyses. Les résultats ont permis d'établir qu'il s'agissait d'EPO. Les deux coureurs ont alors été convoqués par un juge d'instruction de Perpignan. Au cours de l'enquête, confiée à la compagnie de Céret (Pyrénées-Orientales), les gendarmes ont découvert cinquante doses d'EPO au domicile de l'un des deux hommes, qualifiés d' « honnêtes coureurs de série nationale ».

Le président du Vélo sprint de Narbonne, Michel Blaya, a indiqué que les deux coureurs écroués seront suspendus. « Tant que la justice ne s'est pas prononcée, nous ne prendrons vraisemblablement pas de décision définitive, mais nous allons les suspendre », a-t-il précisé. Les gendarmes poursuivent actuellement leur enquête pour notamment établir si un trafic et l'utilisation d'EPO se limitent à ce club, ou s'ils s'étendent à un niveau régional.

Ce n'est pas la première fois que le milieu du cyclisme amateur se trouve mélé à une affaire de dopage. En novembre 1998, à la suite d'une enquête de la gendarmerie de Poitiers, quatre personnes originaires de la région Centre avaient été mises en examen dans l'affaire dite du « pot belge », du nom d'un cocktail explosif à base d'amphétamines, de cocaïne et d'héroïne fabriqué en Pologne ( Le Monde du 3 décembre 1998). - (avec AFP.)

Le Monde daté du mercredi 5 avril 2000