Le dopage croît plus vite que les contrôles
Le nombre de cas positifs a progressé de 16,6 % en France cette année.


Par BLANDINE HENNION

Le nombre de cas positifs dans les contrôles antidopage effectués en France a progressé de 16,6 % en 1999, a annoncé hier le ministère de la Jeunesse et des Sports, tandis que le nombre de contrôles ne progressait que de 8,11 %, soit 7 076 contrôles au total entre le 1er janvier et le 20 novembre. «Les contrôles inopinés sont plus nombreux et les manifestations sportives mieux ciblées», expliquait-on hier au cabinet de la ministre, Marie-George Buffet, pour tempérer l'inquiétude née de cette croissance des cas positifs.

Justifications. Le ministère est en revanche plus préoccupé par une nouvelle dérive. Car sur les 294 analyses (concernant 278 sportifs) révélant la présence de produits interdits, 144 concernent des substances dont l'utilisation est soumise à restriction, et doivent par conséquent faire l'objet d'une justification thérapeutique. Principalement le salbutamol (136 cas), principe de base des médicaments prescrits contre l'asthme. Le sportif positif présente donc de plus en plus d'ordonnances justificatives. Une tendance qui inquiète les autorités sportives.

Le ministère, qui n'est plus destinataire des contrôles depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi Buffet et la création d'une autorité indépendante, ignore dorénavant quelles fédérations sont plus ou moins concernées. Il s'attachera en revanche à poursuivre la lutte contre le dopage, dont les crédits augmentent de 48,6 % l'an prochain pour atteindre 113 millions de francs. Cette manne servira notamment à créer 24 postes de médecin dans les régions ainsi qu'une antenne médicale par région, chargée du suivi médical des sportifs.

Nouvelles détections. L'augmentation des contrôles l'an prochain sera en outre essentiellement constituée par des interventions inopinées, plus efficaces. La France organise d'ores et déjà 15 % des contrôles antidopage effectués dans le monde.

Enfin, trois nouvelles détections à l'étude seront mises en œuvre dès la fin de l'an 2000 pour améliorer la lutte antidopage via les nouvelles substances. Un test en cours de validation permettra pour la première fois de détecter l'EPO dans les urines grâce à des paramètres directs. Pour l'heure, cette substance n'est contrôlée dans le sang que par des paramètres indirects. L'hémoglobine réticulée sera également détectable dans le sang. Enfin, la détection automatisée des corticoïdes dans l'urine est à l'étude.