Dopage : un Tour pour rien ?



L'abandon de Christophe Bassons, qui dénonçait le dopage, relance les polémiques. Le jeune coureur raconte, dans «Le Monde», les pressions qu'il a subies. Seul le président de la Fédération française de cyclisme, salue son « courage ». Le peloton s'enferme dans la loi du silence

L'abandon de Christophe Bassons (La Française des Jeux) au départ de la douzième étape Saint-Galmier - Saint-Flour (201,5 km), vendredi 16 juillet, a créé la polémique au sein de la caravane du 86ème Tour de France cycliste. Le jeune Tarnais, 25 ans, connu pour ses prises de position claires et publiques contre le dopage, confie, dans un entretien au Monde, qu'il a renoncé en raison d'une «fatigue nerveuse» et affirme que «personne ne [l'a] soutenu : ni les coureurs, ni l'encadrement de [son] équipe».
Chahuté depuis plusieurs jours par les autres concurrents, Christophe Bassons avait été pris à partie, le 14 juillet, par l'Américain Lance Armstrong (US Postal), dont la qualité des performances après un cancer des testicules ne cesse d'étonner. «Pourquoi ne t'en vas-tu pas ?», lui avait alors de mandé le maillot jaune. Jean-Marie Leblanc, le directeur de l'épreuve, chantre d'un «Tour du renouveau», s'est montré sévère à l'égard du Français : «Il ne faut pas en faire un martryr. Ceux qui ont voulu faire un coup médiatique avec Bassons ne l'ont pas servi.»

Daniel Baal, président de la Fédération française de cyclisme (FFC), très engagé, lui, dans le combat contre le dopage, a déploré l'abandon de Christophe Bassons. «C'est dommage, a-t-il affirmé. Des coureurs comme lui, on en a besoin. Il a dit des choses qu'il ressent, il a eu ce courage.»

Dans un entretien au Monde, Lawrence Einhorn, le médecin américain qui a traité, il y a deux ans et demi, le cancer de Lance Armstrong, explique que «tous les soupçons de dopage qui entourent ses belles performance» n'ont «pas de sens». Son patient, dit-il, «ne prend que des vitamines».

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