Histoire

Doping et sports amateurs


Si le dopage n'était pas au début l'apanage des seuls sportifs, il s'est peu à peu répandu dans le monde du sport à mesure que les enjeux devenaient importants. Le dopage s'est généralisé à la quasi-totalité des pratiques

L'athlétisme
L'athlétisme est à l'avant-garde. Depuis les années soixante, c'est une discipline-phare pour les recherches technologiques (sur le matériel) et pharmacologiques (sur les hommes). Dans la préparation des lanceurs puis des athlètes de toutes disciplines, le recours aux anabolisants s'est généralisé depuis 1960. C'est à cette époque que des records ont été battus au poids, au disque et au marteau. Les athlètes se sont transformés en cobayes pour les produits et méthodes dopants : l'autotransfusion a été testée par un athlète finlandais, l'électrostimulation a été appliquée aux athlètes soviétiques, l'hormone de croissance a été détectée pour la première fois en 1983 chez un athlète, lors de championnats du monde.

La natation
Dans les années trente, les nageurs japonais ont utilisé la trinitrine et l'oxygénothérapie (thérapie par l'oxygène et méthode dopante) pour améliorer leurs résultats aux J.O. En 1972, l'Américain Rick Demont est sanctionné aux Jeux de Munich pour s'être dopé. Depuis les années soixante-dix et jusqu'en 1989, la musculature hypertrophique et la raucité de la voix des championnes issues des pays de l'Est prouvent le recours à des hormones mâles. D'autres méthodes ont été employées par les entraîneurs de l'Est, notamment les grossesses provoquées, pour modifier le statut hormonal des nageuses. Les avortements qui ont suivi ces grossesses non désirée ont provoqué des séquelles psychologiques voire des stérilités chez certaines sportives. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, les nageuses chinoises arborent une musculature très semblable à celle des nageuses est-allemandes...

L'haltérophilie
Les altérophiles sont les premiers consommateurs d'anabolisants. Les androgènes y sont considérés comme des "engrais musculaires". En 1998 a été annoncé, dans la revue britannique Lancet, le décès d'un adepte du body-building atteint de la maladie de Creutzfeld-jakob. Celle-ci est due à l'absorption d'hormones de croissance extraites d'hypophyses humaines prélevées sur des cadavres atteints de cette maladie. D'autres cas risquent de se déclarer avant l'an 2000, compte tenu de la période d'incubation de la maladie : il peut s'écouler de un mois à dix ans entre la contamination et les premiers symptômes.

En 1984, de jeunes gymnastes soviétiques, après avoir suivi une cure intensive d'hormone de croissance, sont condamnées au nanisme. Le dopage à la rHuEPO est apparu en 1988 aux jeux d'hiver de Calgary, au Canada. Dans les premières années qui ont suivi sa mise sur le marché (entre 1987 et 1990), une vingtaine de jeunes athlètes pratiquants des sports d'endurance (ski nordique et course d'orientation), originaires de pays nordiques et des Pays-Bas, sont morts brutalement des suites d'embolies et de crises cardiaques.